Députée de la Drôme (1ère circonscription)
Première Vice-présidente de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes
Vice-Présidente de la Commission des Affaires étrangères

Entrez votre texte ici

Audition d'Olivier DUSSOPT, Ministre du travail


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Mireille Clapot :

Merci Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre, merci d’être ici. Je suis convaincu de votre sincérité sur la recherche de l’égalité entre les femmes et les hommes en matière de travail.

Je salue d’ailleurs les avancées de la réforme pour les femmes et ma satisfaction du vote en commission de l’amendement de ma collègue qui inclut une distinction par sexe dans l’index sénior. Toutefois, ayant travaillé en circonscription sur l’emploi de séniors en général, j’aimerais vous interroger sur la spécificité de l’emploi des femmes séniors et en corolaire sur leur future retraite.

Première situation ; celle des femmes qui ont dû quitter leur emploi pendant plusieurs années pour s’occuper de leurs proches ou parce que la culture française les pousse à s’arrêter et à s’occuper de leurs enfants. Elles se retrouvent sur le marché du travail quelques années plus tard où elles ont de grandes difficultés à décrocher des entretiens et à retrouver le monde professionnel. Plus que les hommes puisqu’elles vivent un isolement social, elles sont éloignées des codes de l’entreprise et elles ont perdu confiance en elles. J’ai donc porté un amendement dans le cadre du PLFSSR pour que le service public de l’emploi propose un accompagnement spécifique aux femmes séniors, une sorte de mission locale pour les séniors. Comment envisagez d’améliorer l’accompagnement des femmes seniors ?

Deuxième situation ; il s’agit des femmes qui sont parties dans le cadre d’un accord avec leur entreprise, qui sont au chômage et qui auraient dû normalement faire la jonction avec les retraites. Or, l’allongement de la durée de cotisation va les placer dans une situation précaire, parce que les femmes sont plus souvent incitées que les hommes à quitter leur entreprise dans le cadre d’un plan de départ volontaire. Elles ont aussi moins de patrimoine et d’économies que les hommes comme l’atteste le livre de Sibylle Gollac et Céline Bessière « Le genre du capital ». Elles sont donc plus en difficulté. Il y aussi la question de formation en situation de travail pour améliorer l’employabilité des femmes. Comment peut-on vérifier que ces modalités de formation sont bien proposées à ce public spécifique ?

 

 

Olivier Dussopt, Ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion :

L’essentiel de ma réponse va tenir dans la question de l’implication des entreprises et du service de l’emploi en matière de l’emploi des femmes et particulièrement des femmes séniores, dans le faite que nous puissions – et c’est le sens de notre amendement qui a reçu un avis favorable hier – avoir des mesures genrées pour ce qui concerne l’index sénior. Une fois que j’ai dit cela sur la capacité à avoir une mesure genrée de cet accès et du maintien de l’emploi des séniors, la réponse tient aussi dans des mesures pour l’emploi des séniors qui soient les plus générales et les plus efficaces possibles ; la question de la formation, pas seulement pour les femmes mais pour tous les séniors. Aujourd’hui nous savons que les salariés qui ont plus de 50 ans ont un accès à la formation continue qui est à peu près égal à la moitié de l’accès à la formation continue pour les salariés de moins de 50 ans. Et ça tient à la fois aux entreprises qui investissent moins en matière de formation pour leurs salariés les plus âgés, mais parfois aussi au sentiment des salariés que l’effort de formation deviendrait moins évident, moins efficace, moins utile après 50 ans. Au-delà des mesures que nous allons prendre, c’est donc un changement extrêmement important de culture managériale et de culture d’entreprise qu’il nous faut pour que l’emploi des séniors ne soit plus considéré comme avant.

Il y a un autre aspect que je n’ai pas évoqué aujourd’hui mais qui répond au moins en partie à la problématique qui est la vôtre. Comme pour les femmes comme pour les hommes, mais peut-être parce qu’on sait que les carrières hachées sont plus nombreuses pour les femmes que les hommes, il y a un effet plus massif pour elles. C’est la question de la retraite progressive. Le fait de faciliter et de permettre l’accès à la retraite progressive dans le privé et de l’ouvrir dans le secteur public est aussi un moyen d’accompagner les fins de carrière et de permettre de lever le pied en termes de charges professionnelles sans renoncer à cotiser et à valider des trimestres de manière à pouvoir aller jusqu’à une carrière complète mais dans une situation où l’effort par le travail est moindre et donc d’éviter la décote qui peut parfois arriver faute de capacité à pouvoir aller jusqu’au bout de cette carrière professionnelle.


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