Députée de la Drôme (1ère circonscription)
Première Vice-présidente de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes
Vice-Présidente de la Commission des Affaires étrangères

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Audition de Dominique Moïsi, Conseiller spécial de l'Institut Montaigne


Audition de Dominique Moisi

12 septembre 2018

 

Depuis l’élection de Donald Trump, de nombreux experts de politique étrangère, dont vous êtes, s’émeuvent de la remise en cause de « l’ordre libéral international », dont la promotion aurait été au cœur de la puissance américaine depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.  En effet, la force des Etats-Unis est liée à ce tissu de normes, d’organisations multilatérales (ONU, organisations de Bretton-Woods), d’accords de libre-échange et de traités d’alliance, comme l’OTAN, que le président américain remet en question avec sa politique unilatérale et isolationniste. Elle est caractérisée par son slogan America First : critique des alliés, tarifs douaniers, retrait des accords de libre-échange et des accords multilatéraux comme l’Accord de Paris sur le climat ou l’accord nucléaire iranien.

La présidence Trump représente dans une large mesure une abdication du leadership américain, un repli sur une définition étroite des intérêts américains, et donc une déconstruction de l’ordre établi qui profiterait à l’essor de la Chine comme puissance globale.

Ce contexte devrait alors encourager les alliés à investir dans leur propre autonomie. Or sur les grands enjeux stratégiques, des conséquences du conflit syrien à la politique agressive de la Russie vis à vis de ses voisins, en passant par le retour des entreprises européennes implantées en Iran, les Européens n’ont aujourd’hui pas de réelle capacité de défendre seuls leurs intérêts.

Cette remise en question de l’ordre mondial doit justement les pousser à continuer de défendre leur modèle multilatéral et leur attachement aux normes internationales, par davantage de politiques communes notamment dans leurs propres capacités de défense.

 

J’aurais à ce sujet une question à vous poser relative à la remise en cause, par la Russie, des frontières issues du Second conflit mondial.

En effet depuis la Deuxième guerre, le continent européen n’avait pas connu de questionnement aussi grave que celui-là. Ni l’éclatement de l’Union soviétique, ni la réunification allemande - deux évènements d’importance majeure - n’avaient donné lieu à un tel revirement russe.

Les violations du droit international, des traités et accords signés par la Russie, qu’implique l’annexion de la Crimée en 2014, puis la guerre dans l’Est de l’Ukraine - venant après la guerre de Géorgie en 2008 - entrainent un profond changement de paradigme dans les relations internationales et au premier chef pour la politique extérieure de l’Union et de ses Etats membres, dont la France.

Dès lors comment notre pays, membre du conseil de sécurité de l’ONU, et l’UE doivent-ils traiter ce problème et ce défi que constitue la Russie ? Problème amplifié par le déploiement de missiles balistique russes à capacité nucléaire, depuis l’enclave de Kaliningrad, tournés vers l’Europe.

 

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