Députée de la Drôme (1ère circonscription)
Première Vice-présidente de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes
Vice-Présidente de la Commission des Affaires étrangères

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Commission des Affaires étrangères : Présentation du rapport sur l'adhésion de la Macédoine du Nord à l'OTAN


Mercredi 20 novembre, je présentais, en Commission des Affaires étrangères, mon rapport sur l'adhésion de la Macédoine du Nord à l'OTAN.

 

Retrouvez ci-dessous le texte de ma présentation : 

 

Merci Madame la Présidente et merci aux rapporteurs du précédent rapport, et à vous-même pour m'avoir laissé le temps. Merci à l'administrateur monsieur Sadoun également.

 

J'attire votre attention sur cette carte qui représente la Macédoine du Nord, c'est toujours bon d'avoir une carte quand on parle d'un pays. Le projet de loi que nous examinons vise à autoriser, à la suite du Sénat, la ratification du protocole au Traité de l'Atlantique Nord sur l'accession de la Macédoine du Nord.

 

Comme vous l'avez dit Madame la Présidente, après la fin de notre procédure parlementaire, il ne restera plus que la ratification néerlandaise et la ratification espagnole, afin de permettre à la Macédoine du Nord de devenir le 30e membre de l'Alliance Atlantique. Je vais centrer mon intervention sur la sécurité dans la région des Balkans. Sécurité qui est aussi la nôtre. Et bien sûr, je n'ignore pas que le débat sur le temps est bien plus large, mais comme vous l'avez mentionné nous aurons d'autres occasions d'y revenir. Le rôle qu'entend d'y jouer les États-Unis de Donald Trump et les récents développements dans le Nord-est syrien où la Turquie a fait pénétrer son armée et sans concertation avec ses alliés nous rappellent chaque jour l'importance de ce débat sur le temps.

 

Les Balkans occidentaux et la Macédoine du Nord en particulier sont aux confins des mondes slave, latin et albanais; s'y côtoient le Catholicisme, l'Orthodoxie et l'Islam.

Il se situe, on le voit sur la carte, puisque c'est en quelque sorte un pont entre l'est et l'ouest, sur la route des migrations provenant du Proche et Moyen-Orient, mais aussi d'Afghanistan et qui se dirige vers l'Europe du Nord et l'Europe de l'Ouest.

 

Les ambitions russes et turques continuent de s'y confronter, à la volonté d'une grande part de la population d'intégrer cet espace euro-atlantique. On en a parlé avec différents acteurs de la Macédoine du Nord et pour eux, c'est très clair il y a les ambitions des grands voisins, mais ils veulent intégrer cet espace euro-atlantique. Tout le monde a en tête bien sûr les guerres du début des années 90. Sans remonter à ces guerres qui seraient peut-être un peu longues à expliquer ici, les enjeux de sécurité dans cette région sont énormes. Alors aucun type d'affrontements n'est à exclure dans cette région à moyen terme. Il faut toujours garder ceux-ci en tête, des conflits asymétriques liées au terrorisme, ou liées aux trafics en tout genre ou liées aux conflits entre États.

 

Depuis les indépendances des pays issus de l'ex-Yougoslavie, l'intégration de l'ensemble de la région, de la sous-région à notre zone de défense euro-atlantique n'est toujours pas complète. Mais comme vous le savez la géopolitique, comme la nature elle a horreur du vide et donc si la porte demeure fermée trop longtemps à l'Ouest, les peuples de la région et leurs gouvernements finiront par répondre aux appels du pied, aux appels insistants de l'Est et du Sud-est. Je pose la question : est-ce que c'est notre intérêt que de transformer ces pays qui espèrent encore nous rejoindre en pays plus ou moins hostile pour moi la réponse, évidemment, est non. C'est pour cela que je suis convaincue qu'il faut rapidement permettre au pays balkanique en général, et à la Macédoine du Nord en particulier de nous rejoindre.

 

Dans un premier temps dans notre système de défense commune, même si celui-ci est probablement à refonder. Mais c'est mon opinion, également à terme dans l'Union européenne. Pour revenir à la Macédoine du Nord à proprement parler, ce pays a accompli de gros efforts, afin de lever les obstacles à sa pleine intégration au sein de l'ensemble euro-atlantique.

 

Quelques dates, 2001, règlement de la question de la minorité albanaise par les accords d'Ohrid. Ça a permis à l'ensemble de la population slave et albanaise de se retrouver dans une unité, dans les mêmes manifestations, qui ont contribué à mettre fin aux pouvoirs autoritaires de Gruevski. Ensuite deuxième date importante, les accords de Prespa en 2018, le règlement du contentieux historique avec la Grèce, et donc le règlement de la question du nom. Énormes sacrifices pour ce pays et pour sa population, mais c'est ce qui a permis de débloquer la situation. Ses efforts, mais aussi l'application stricte des règles européennes lors de la crise migratoire de 2015. Là encore référons-nous à la carte, la route des migrants passés entre autres par la Macédoine du Nord, enfin qui ne s'appelait pas à l'époque Macédoine du Nord, qui s'appelait encore à ARYM. Mais donc les règles ont été appliquées. Ils ont joué le jeu.

 

Participation également de la certes modeste armée du pays, aux coalitions au levant, en Afghanistan par le biais, notamment de formations prodiguées aux armées locales. La Macédoine du Nord a fait tous ces efforts. Elle atteint aujourd'hui un geste de la part des Européens et de leurs alliés. Ce protocole d'adhésion de la Macédoine du Nord à l'OTAN, dont nous parlons aujourd'hui, c'est un protocole classique, qui permettra principalement au pays de bénéficier de la clause d'assistance mutuelle en cas de conflit, le fameux article 5 de la charte de l'alliance. Il n'est toutefois pas prévu le stationnement d'une quelconque armée étrangère dans le pays.

 

Pour conclure un dernier mot concernant la Russie, parce que quand on parle d'élargissement de l'OTAN bien sûr on pense à la réaction possible de la Russie et notamment aux exemples géorgiens et ukrainiens. Mais je voudrais rappeler que les Balkans et la Macédoine du Nord n'ont jamais été des républiques soviétiques à la différence des deux pays précités. Ils ne faisaient même pas partie de l'étranger proche du bloc soviétique au temps de la Guerre froide. Par conséquent, l'adhésion de ce pays ne peut être considérée comme une provocation à l'égard de Moscou. C'est bien, ce dont nous parlons une sécurisation de la partie Sud-est de notre continent ; à l'heure où les facteurs d'insécurité profitent de toutes les zones grises pour prospérer.

 

Au bénéfice de ses remarques, je vous invite donc à adopter ce projet de loi.

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