Commission des Affaires étrangères : audition de Jean-Baptiste Lemoyne
Lors de la Commission des affaires étrangères du lundi 8 juin 2020, nous avons auditionné M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, dans la perspective du prochain Conseil européen des affaires étrangères (politique commerciale commune).
Retrouvez mon intervention ci-dessous :
Marielle de Sarnez : Mireille Clapot.
Mireille Clapot : Merci Madame la présidente et merci Monsieur le ministre, cher Jean-Baptiste, d'être parmi nous et d'être fidèle à ce rendez-vous. Je voulais aussi vous féliciter d'avoir eu cette initiative avec votre homologue néerlandaise. Il est vrai qu'il y a des principes à réaffirmer et on est plus forts quand on est plusieurs, surtout quand ça vient de partenaires qu'on n'aurait pas trop attendu sur le sujet.
Je voulais vous interpeller sur la souveraineté industrielle. La souveraineté industrielle c'est une notion qui a bien évolué depuis les années 2000. La crise de 2008 avait rappelé les fragilités induites par l'absence d'une industrie forte et le rapport Gallois en 2012, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi et les 34 plans industriels sous la présidence Hollande.
Comme vous le savez, le programme territoire d'industrie lancé par le président Macron et le pacte productif ont relancé cette nouvelle vision vis-à-vis de l'industrie. Mais là on a une nouveauté depuis la crise engendrée par le Covid-19, c'est que les objectifs poursuivis ont évolué. Jusqu'à maintenant réindustrialiser c'était pour créer des emplois, pour rééquilibrer la balance commerciale très déficitaire et tenter de ne pas rater le train des industries innovantes (5G, batterie, véhicules autonomes...) mais aujourd'hui on parle d'indépendance ou de souveraineté ou peut-être d'autonomie parce qu'il ne faut pas non plus tomber dans le protectionnisme.
Est-ce que vous pouvez, dans la lignée de ce qu'a annoncé le président Macron, il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique et plus d'autonomie stratégique pour notre Europe, est-ce que vous pouvez nous dire comment vous allez articuler les politiques publiques françaises, politiques publiques européennes et puis les comportements d'achat, que ce soit des acheteurs publics, des acheteurs privés ou du consommateur final parce que c'est bien ça qui finalement détermine où est-ce que on achète les produits et comment on recrée les chaînes de valeurs européennes. Merci.
Marielle de Sarnez : Merci beaucoup.