Députée de la Drôme (1ère circonscription)
Première Vice-présidente de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes
Vice-Présidente de la Commission des Affaires étrangères

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N’oublions pas les prisons au-delà du conflit actuel.


L’une de mes premières visites de députée, le 28 juillet 2017, a été pour le centre pénitentiaire. J’ai ensuite transmis à la Ministre de la Justice les revendications spécifiques des surveillants, et la réponse de l’administration à celles-ci. Je suis en effet très attentive à la question carcérale.

 

L’actualité de ces derniers jours a mis les prisons sous le feu des projecteurs, et a généré de nombreux gestes de soutien aux personnels du centre pénitentiaire de Valence.

Parti d’une réaction épidermique à l’agression de Vendin le Vieil, le conflit est devenu plus global puisqu’il a concerné de très nombreux établissements, a donné lieu à un ensemble de revendications, y compris indemnitaires et statutaires, de la part des 3 organisations syndicales concernées. A la prison de Valence, le blocage du site a amené les pouvoirs publics à dégager des moyens permettant d’assurer le fonctionnement du service public pénitentiaire.

 

Pour être précis, rappelons que les personnels pénitentiaires n'ont pas le droit de grève. Afin de faire connaître leurs revendications, les personnels de repos bloquent l’entrée de la prison et perturbent, de fait, le service public pénitentiaire (distribution de repas, douches, transferts de prisonniers). Les feux de palette et les interventions des forces de police permettent la mise en scène des revendications, sans réel trouble à l’ordre public grâce à l’intelligence et la modération des protagonistes.

 

Des négociations nationales ont été engagées dès le 13 janvier par la Ministre de la Justice avec les organisations syndicales. Des propositions concrètes, répondant aux préoccupations légitimes des personnels, ont été faites, selon 5 axes : détenus radicalisés et violents, sécurité des personnels, emplois supplémentaires, dispositifs indemnitaires, fidélisation des personnels et attractivité. On s’achemine vers une sortie de conflit dans un cadre négocié car le syndicat majoritaire Ufap-Unsa a signé le projet d’accord, on l’a appris ce vendredi 26 janvier après-midi.

 

Pour ma part, j’ai effectué une brève visite au centre pénitentiaire de Valence, pour écouter les surveillants, pour leur faire valoir également que le fonctionnement perturbé à la prison n’était pas sans conséquence sur la situation des détenus, et à terme, risquait d’aggraver les relations avec ceux-ci. Je me suis engagée à transmettre à leur hiérarchie la revendication de levée des sanctions disciplinaires s’appliquant compte tenu du statut particulier de ces personnels, ne disposant pas du droit de grève.

 

Au-delà de cette crise inédite, je tiens à rappeler que la situation des prisons est insatisfaisante, et fait régulièrement l'objet de critiques de la part des institutions des droits de l'homme. Surpopulation, arbitraire, conditions indignes caractérisent notre système carcéral notoirement sous-doté, en particulier parce qu'il n'est pas très payant, électoralement parlant, d'affecter les budgets adéquats. Le cas de la prison de Valence est atypique car la construction neuve, si elle a permis de fournir un cadre de vie décent, a créé d'autres problèmes.

 

Les tensions actuelles devraient retomber et je m’en réjouis. Je poursuivrai pour ma part mon effort pour que les revendications spécifiques à Valence soient prises en compte, et que la prison fasse l'objet d'un plan global. Les peines de substitution, telles que les Travaux d'Intérêt Général, devraient être beaucoup plus mises en oeuvre.

 

Il faudra également se pencher sur certains points tels que la possession d'objets prohibés par les détenus (portables, couteaux), sur l'autorisation éventuelle du téléphone, et sur des solutions de substitution à la fouille à nu systématique, qui était une humiliation inutile. La prison doit être modernisée, pour remplir sa fonction de réinsertion, et cela passe par des moyens attribués aux personnels qui sont en première ligne.

 

Je déplore que les conditions de détention soient affectées par ces blocages, car tout ce qui dégrade l'ambiance dans les prisons rejaillit forcément sur les rapports entre détenus et personnels.

 

En résumé, j'espère que l’intérêt pour la prison sera maintenu au-delà des troubles actuels.


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